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Robots et reproduction, le cas fascinant des Xenobots

Quoi de mieux que de se réveiller le matin et voir son robot assistant attendre devant sa porte avec le journal du jour et le petit-déjeuner, c’est cool, non ? Et qu’en est-il d’une maison bien propre en rentrant du travail ? La vie serait tellement plus simple avec des robots, non ?

Ce scénario pourrait bien devenir une réalité, puisque le monde de la robotique a fait un énorme bond en avant avec des robots maintenant capables de se reproduire !

En janvier de l’année dernière, une équipe de chercheurs de l’université du Vermont a publié un article sur la création de Xenobots, les premiers robots vivants au monde. Formés à partir de cellules souches d’une espèce de grenouille africaine, ces Xenobots sont microscopiques et peuvent se guérir eux-mêmes. Ils sont également capables de se déplacer, nager et travailler en équipe.

Si vous vous demandez comment une cellule modifiée qui ressemble à un minuscule morceau de chair peut être un robot, le communiqué de presse de l’Université du Vermont a apporté des réponses à cette question.

« Ce sont de nouvelles machines vivantes. Elles ne sont ni des robots dans le sens traditionnel du terme, ni une espèce animale connue. Il s’agit d’une nouvelle classe d’artefact : un organisme vivant et programmable », explique Joshua Bongard, auteur principal de la recherche.

Pour créer les Xenobots, les chercheurs ont extrait des cellules souches vivantes d’embryons de grenouilles et les ont laissé incuber. Ces cellules ont ensuite été altérées et « modelées » à l’aide d’un super ordinateur.

Étant donné qu’aucune modification génétique n’a eu lieue, nous faisons face à un organisme complètement biologique. Notons qu’à l’époque de la recherche, l’éventualité que les Xenobots puissent se reproduire n’était pas au coeur des discussions. Toutefois, après un an de recherche, il se pourrait que nous ayons la première entité artificielle capable de se reproduire !

Capacité de reproduction

Bien que les possibilités d’une telle invention soient prometteuses, la reproduction des Xenobots a dépassé toutes les espérances. Tout comme n’importe quelle avancée scientifique, il faut envisager toutes les capacités potentielles d’un tel organisme, comme par exemple la reproduction. Néanmoins, cette possibilité était peu probable…

Jusqu’à ce que les chercheurs découvrent que ces cellules parvenaient à se reproduire dans des conditions bien précises. Poussés par cette observation, ils ont altéré l’environnement et la forme de ces cellules à l’aide d’un super ordinateur afin de trouver les conditions optimales de reproduction.

Après de nombreux essais, il s’avère que la forme idéale pour que les Xenobots puissent se reproduire est similaire à Pac-Man, ce personnage de jeu vidéo des années 80. Grâce à cette forme en C, l’absorption des cellules se fait beaucoup plus facilement, donnant ainsi naissance à de nouveaux Xenobots quelques jours plus tard. Cette méthode de reproduction se nomme « réplication cinétique » et se produit généralement au niveau moléculaire.

Et tout ça, à partir des cellules souches d’une grenouille africaine ! C’est renversant, n’est-ce pas ?

Qu’en est-il des robots dans les films ?

Au fur et à mesure que cette technologie de pointe évolue, l’utilisation de cette dernière soulève des craintes et des doutes. En effet, mise entre de mauvaises mains, il est tout à fait possible d’imaginer un scénario catastrophe comme dans les films. De ce fait, des mesures éthiques, pragmatiques et juridiques devraient permettre d’encadrer pleinement l’utilisation de cette technologie.

En revanche, comment procéder dans ce cas-ci avec des organismes capables de se reproduire et de se guérir ?

D’après Josh Bongard, ce qui définit les Xenobots comme des robots, « ce n’est pas ce qui les composent, mais ce qu’ils font : agir de façon autonome. » Si programmer un organisme dans cette optique peut sembler ridicule, l’équipe de recherche pense avoir trouvé une solution : au lieu de recourir à un codage conventionnel, ils pensent que la forme de l’organisme est cruciale pour que tout fonctionne.

« Par essence, cette forme est le programme. Elle influence la façon dont les Xenobots se comportent pour amplifier ce processus incroyablement surprenant. », explique Josh Bongard.

Si cette théorie devient réalité, alors les possibilités seront infinies. Que ce soit pour l’élimination de déchets microscopiques ou de groupes de cellules et d’organes entiers, cette étonnante combinaison de biologie nucléaire et d’intelligence artificielle a beaucoup à offrir. Dès lors, si un traitement radical du cancer est découvert dans un avenir proche et que vous entendez dire que les cellules de grenouille y ont joué un rôle central, ne soyez pas surpris !